Le nez écrasé sur le hublot de l'avion, je
Le nez écrasé sur le hublot de l'avion, je serrais Clochard dans mes bras.
Je retenais mes larmes pour ne pas brouiller les dernières images de mon Liban.
Je quittais le pays pour toujours, laissant là ..... laissant là un morceau de ma vie.
Une pièce de mon puzzle si importante pour moi.
Nous quittions ce pays sans dessus dessous, impuissants et perplexes devant tant de conflits,
tant de violence.
Maman et papa quittaient le pays en voiture mais moi, je ne voulais pas abandonner Clochard.
Alors, le nez collé contre la vitre, je me suis promise de ne jamais oublier ce dernier immeuble
avec son grand "coca-cola" lumineux. Et pour la toute dernière fois, j'ai parcouru du regard cette corniche que je connaissais par coeur.
Elle s'est éloignée, alors j'ai pu pleurer ...
Perdue dans le bleu de la mer, j'avais tout le temps de penser.
Je n'avais pas dit au Liban combien je l'aimais, combien je me sentais libanaise, combien j'étais chez moi.
Combien mes amis me manquaient déjà et combien ils me manquent toujours.
Alors, dans le creux de la main, je serre les petits cailloux
et je me souviens .....